Archives de Catégorie: Galères un jour, galères toujours

Busy busy busy…

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Je commence à sortir la tête de l’eau.

Ma thèse est « terminée ».

Ces dernières semaines ont été pour moi ponctuées de longues journées sans dimanche, pendant lesquelles je me fatiguais les oreilles à écouter les ronflements de la soufflerie sur laquelle je travaille.

La température est montée en flèche également, il fait près de 45° dehors au plus chaud de la journée et ça influe sur ma fatigue et mon état général (disons que ça n’améliore pas la fatigue due au travail intense !).

A côté de ça, les examens de fin d’année sont quasiment finis et j’ai donc vu partir ma colocataire ainsi que trois français de notre petit groupe. Les dîners se vident peu à peu… (Heureusement que deux stagiaires français sont arrivés, sans eux l’ambiance deviendrait morose !)

Enfin, il y a un tas de petits trucs à faire (mais tout est toujours très long en Inde) pour organiser et gérer mon départ dans une semaine, mes vacances, mon retour dans deux mois… Puis mon voyage vers la France et son arrivée. Pour résumer, j’ai beaucoup de choses à faire !

J’ai pourtant des choses à raconter, mais le temps me manque cruellement. Maintenant que j’ai ajouté le point final à mon rapport de thèse (OUF !), je vais pouvoir revenir à la « vie sociale intercontinentale ».

Thesis un peu fantôme

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Je ne parle pas beaucoup de ma thèse de master.

Peut être parce que c’est un peu compliqué.

Je réalise qu’ici, les choses se déroulent assez lentement, surtout qu’on m’a refilé un projet un peu branlant (ceci dit, il reste très intéressant…).

La fille qui avait commencé ce projet est partie avec tous les fichiers de travail et en laissant un rapport très moyen, pas facile de s’en servir comme base ! Avec ça, mon superviseur est rarement disponible et l’assistant qu’on m’a « attribué » ne parle pas anglais (comme je ne connais qu’une trentaine de mots en hindi, on ne va pas très loin…).

Ceci dit, peu à peu, j’arrive à m’approprier mon sujet. Ca fait un mois aujourd’hui que je suis rentrée en Inde.

Mon quotidien ? (vous verrez, bosser dans un laboratoire universitaire en Inde, c’est pas trop difficile…)

J’arrive au laboratoire entre 10 et 11h (oui, il n’y a personne avant 10h). Je travaille jusqu’à 13h.

Je prends ensuite entre 1 et 3h pour déjeuner… Et je pars autour de 17h/17h30, en même temps que les autres.

Si ma vitesse de progression était moins frustrante, j’en serais ravie !

A venir, quelques photos des souffleries…

Police registration (FRRO) – épisode 6

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Last episode…

Allez, on ne va pas mentir, on a fini par tirer les bonnes ficelles !

L’une d’entre nous a un copain dont le père est dans l’armée et donc connait un mec bien placé dans l’armée (vous avez suivi ?).

Il se trouve que dans l’Inde du Nord, l’armée est hiérarchiquement « au dessus » de la police et donc pour débloquer la police, ce n’est pas une mauvaise idée de passer par l’armée… Le père de cet ami a donc entendu parler de nos problèmes, nous a dit « oooh, vous auriez du en parler plus tôt, ici en Inde avoir des contacts c’est vraiment TRES important. »

Bon, ok. Ca plus le responsable international qui est venu râler une fois de plus, ça a fini par débloquer je ne sais quoi mais ce matin, nous avons encore été appelés pour un départ au poste de police !

.

Comme d’habitude, on attend que tout le monde soit prêt à partir, on a pas loin d’une heure de route (notre chauffeur a fait plusieurs détours, s’est un peu perdu, enfin normal…). Arrivée au police office. L’ambiance n’est pas la même que d’habitude…

Habituellement, des policiers et d’autres types un peu débraillés sont assis un peu partout en train de discuter ou de boire un chai. Ca ressemble à un camp de vacances pour porteurs d’uniformes… Aujourd’hui, on les sent tendus, tout le monde est tiré à quatre épingles, la grille de l’entrée est même fermée avec un officier à l’entrée qui contrôle notre véhicule (d’habitude, on rentre comme si c’était chez nous…). Bref, on ne sait pas trop ce qui se passe mais quelque chose a changé. Le chef serait donc là ? Une petite vieille qui est toujours là à chaque fois qu’on vient et qui est toujours contente de nous voir a l’air RAVIE. Elle nous babille en hindi pendant 10 minutes, on s’assoit dans un bureau, on attend.

Quelques temps après, des policiers viennent nous chercher, insistent sur le fait que nos téléphones doivent être éteints (???) et nous emmènent dans un autre bâtiment. Une autre salle d’attente.

On nous fait ensuite lever (en insistant encore sur les téléphones éteints) pour traverser une autre salle d’attente (j’ai l’impression qu’on doit bien « dépasser » 30 personnes qui attendent assis ou debout, et qui nous regardent passer d’un air curieux). Ca y est, on entre dans le saint des saints, le sanctuaire, le bureau du chef de la police de Kanpur !

Et bien, quelle surprise !

Monsieur a droit à un grand bureau, une télévision allumée (qu’il regarde), des petits drapeaux indiens un peu partout. Derrière lui trône un hommage à toutes les anciennes personnes à son poste, un peu partout sont affichées divers photos-montages de lui en compagnie de personnalités indiennes ou étrangères (si, sérieusement !).

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C’est lui, là, dans son bureau.

Face au bureau sont placées 3 rangées de 8 chaises sur lesquelles sont assises des gens. Un tas de policiers sont postés dans le bureau et à la porte. On s’assoit et on attend encore cinq minutes que d’autres personnes assises sur les chaises se lèvent et viennent faire leur requête, le plus souvent en commençant par une petite courbette et en lui parlant avec déférence.

J’ai un fou rire. Ce type finalement sans grande importance et qui a tous les pouvoirs à Kanpur (qui reste quand même une des plus grandes villes de l’Inde, même si c’est aussi une des plus sales…) a l’air d’avoir compris comment mettre en place un joli petit culte de la personnalité… Nous sommes assez médusés. Les indiens, civils comme policiers, s’aplatissent devant lui minute après minute.

J’ai l’impression d’être dans un film.

Enfin, c’est à notre tour. Un policier appelle la première de notre groupe, c’est lui qui tournera les pages du dossier (parce que bien sûr, le grand chef est trop bien pour tourner les pages lui-même) et qui montrera au grand monsieur où il doit signer.

Celui-ci commence d’ailleurs son interrogatoire (avec la même attitude qu’un agent du NKVD interrogerait un dangereux rebelle à la solde des Etats-Unis…) :

– Ton nom ?

– […]

– Quelle pays ?

– France

– Quels cours à l’IIT ?

– Département EEM

– Le nom complet du cours.

– Environmental Engineering Management.

– Qu’est-ce que tu viens faire en Inde ?

– Bah je viens étudier…

(monsieur hausse le ton)

– Mais pourquoi ici ?

– Pour le niveau des cours, université très reconnue blablabla…

(monsieur hausse encore plus le ton, les officiers autour de lui s’aplatissent un peu plus)

– Oui mais tu as aussi de bonnes universités en France et en Europe ! Alors pourquoi ici ? Pourquoi l’Inde ?

(mé-du-sée, je vous ai dit. J’ai l’impression qu’il nous accuse d’être venus ici… C’est mal de venir étudier en Inde maintenant ?)

– Euh bah j’aime bien le pays…

– AAAAAH. Oui les français ils aiment beaucoup l’Inde.

Il a l’air satisfait, fait un petit rire (voilà, en fait il voulait juste qu’on lui envoie des fleurs…).

– Bon, ton travail est fait. Je vais signer ton dossier.

Nous sommes abasourdis. Ce document est obligatoire dans les 19 jours suivant l’entrée en Inde, dans les autres états il ne s’agit que d’une formalité (attente réglementaire indienne + 10 minutes de vérifications, questions et signature). Et là, il nous la fait dans le registre « dis donc, quelle fleur je vous fait là, d’accepter de signer ! Vous avez vraiment de la chance que je vous accorde ça hein ! ».

Nous avons eu droit à cet interrogatoire de « formalité » les uns après les autres, debout face à son bureau, dos à tous ceux qui attendant sur les chaises de passer après vous. Humiliant ? Nooooooon.

Bon.

Au moins c’est fait.

Nous repartons dans une autre salle où nous attendons encore bien 30 minutes. Pourquoi ? Allez savoir.

Entre temps, nous voyons « monsieur le directeur » sortir de son bureau, suivi précipitamment par un petit groupe de policiers. Les autres s’écartent avec déférence (on croirait Louis XIV qui traverse sa cour…). Il y a encore plus de  30 personnes qui attendent dans la salle d’attente mais non, monsieur a du décider qu’il en avait assez fait pour aujourd’hui.

Le type qui s’occupe de nous revient et nous dit qu’il y a encore des tampons à faire, ce n’est pas bien compliqué mais bon il faut attendre un peu. Et en plus il faut nous attribuer un numéro de dossier et du coup on n’aura pas nos preuves d’enregistrement avant demain.

Bon. Ok. J’attends avec impatience d’avoir le papier entre les mains. Je n’y croirai pas avant mais à priori, mon FRRO est fait ! 

Police registration (FRRO) – Episode 5

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Après ce dernier épisode

Que de nouveaux rebondissements ces derniers jours !

Il faut savoir que ces derniers temps, nous avons appris pourquoi notre registration ne fonctionnait pas.

Vous n’êtes sûrement pas sans savoir que les élections arrivent à grand pas en Inde, et qu’elles se déroulent par états. En Uttar Pradesh, mon état, le parti au pouvoir est un parti minoritaire dans le reste du pays. Pour gagner des voix, le parti appelle donc des partisans d’autres états et les place à des postes random en Uttar Pradesh. Ces gens sont bien entendus indélogeables puisque placés ici par les « grands pontes » de l’état…

Voilà donc comment on se retrouve avec des chefs de services publics potentiellement incompétents et, surtout, qui se fichent un peu de faire du travail correct ou pas.

Voilà pour les bases !

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Maintenant, le responsable international de l’université s’est déplacé une fois seul au poste de police et a réussi à voir le type (que nous, en 4 fois, n’avions jamais réussi à voir…).

Celui ci a dit que tant qu’ils ne nous verraient pas en personne, il ne signerait rien (mais viens à ton bureau alors !). Résigné, notre responsable l’a invité à l’IIT boire un verre ou prendre un repas, et s’est dit que comme ça, il pourrait nous rencontrer (et enfin nous donner ces saletés de papiers…).

Ah mais non, monsieur le directeur de police a décidé que si un jour, il vient à l’IIT, c’est uniquement parce que le directeur de l’université en personne l’aura invité.

Bon…

Police registration – Episode 4

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Voir l’épisode 3 de cette aventure épique…

Allez, nouvel épisode dans cette clownerie gigantesque !

Dimanche, 15h : l’une d’entre nous reçoit un mail dans lequel elle apprend qu’on doit tous venir au bureau des relations internationalles le lendemain à 10h30 pour la police registration. On sent bien venir la journée pourrie…

Lundi, 10h : l’un d’entre nous reçoit un appel urgent : en fait on doit tous venir là maintenant ! Parce que soit-disant, le type qui doit signer nos papiers est là à 11h (la bonne blague !). Bon, du coup, on se dépêche.

Lundi, 10h30 : la fille qui nous reçoit photocopie pour la quinzième fois nos passeports. Est-ce qu’un jour elle pensera à les scanner et à les imprimer avant qu’on arriver pour gagner du temps ? Non, enfin, quelle idée… Si je râle souvent sur l’inefficacité des administrations françaises, celles des indiens sont bien pires. Bien, bien, bien pires… Je ne crois pas que la notion d’efficacité leur est connue, en fait.

Elle ré-imprime aussi des feuilles qu’on a déjà imprimées et données au bureau de police une fois. On doit y ajouter nos photos d’identité (pas de chance pour ceux qui les avaient oubliées…). Soupir. Pourquoi on doit refaire ces dossiers si on les as déjà remplis deux fois ? Ils n’ont pas de photocopieuse au poste de police ?

Lundi, 10h45 : on part pour l’office de police, 45 minutes de route (bien sûr, comme d’habitude, on nous a réservé une voiture pas assez grande pour nous tous, mais comme d’habitude, on se tasse tant bien que mal). Vous sentez venir l’agacement général du groupe, là ?

Lundi, 11h30 : ceux qui n’ont pas de photos d’identités partent en refaire. Pour les autres, on nous demande de nous asseoir dans un bureau, sur un canapé miteux (j’avais oublié à quel point le poste de police est miteux… Ca fait peur). Un type est assis devant son ordinateur, mais il ne travaille pas, il nous regarde.

Une femme (avec beaucoup trop de rouge à lèvres) entre, s’asseoit sur une table, nous regarde. Elle me fait une remarque parce que je suis mal assise et que « c’est un bureau ici, pas chez toi ». Alors, ma petite dame, déjà, j’ai passé tellement d’heures ici que j’ai l’impression que c’est chez moi.

Ensuite, on ne dirait pas un bureau parce que je n’ai jamais vu personne travailler ici, et pourtant, j’en ai passé, du temps…

Et enfin, si c’est un bureau, pourquoi il y a un type qui vient de mettre de la musique (désagréable) sur son téléphone, à un niveau sonore digne d’un sourd ?

Bref, je suis très énervée.

La petite dame nous dit ensuite que le chef n’est pas là (sans blagues ?) et donc qu’on doit revenir un autre jour. Là, on se met à 4 pour lui faire comprendre notre mécontentement, qui ne lui fait pas grand chose. Elle nous demande vaguement combien de fois on est venus et raconte tout ça à son collègue aussi dans la pièce. En hindi… Mais on commence à le comprendre assez pour capter que visiblement, ils trouvent la situation très amusante. Pas nous.

Celui qui nous accompagne part alors dans de grandes discussions avec ces deux là. D’autres personnes rentrent, la discussion s’anime, on ne comprend pas tout à part qu’on a affaire à des gens d’une mauvaise foi hallucinante.

Bordel, une signature sur un papier, ça ne met pas 7 mois à faire ???

La scène dure un petit moment. Nous sommes écoeurés.

Les gens du bureau nous demandent nos dossiers, les lisent, nous demandent nos passeports, en ouvrent deux pour voir de quoi ça a l’air, nous les rendent… Oui bah nos dossiers, ils les regardent par curiosité, hein, pas pour faire avancer la situation. Evidemment.

A un moment, tout ce petit monde s’en va sauf les deux du bureau qui se retrouvent de nouveau à ne rien faire ( = nous regarder ). L’un d’entre nous leur demande avec ironie « Beaucoup de travail, aujourd’hui, hein ? » mais ils n’ont pas l’air de comprendre le sarcasme.

Après un petit moment à ne rien faire et à tourner en rond, il est temps de rentrer.

Lundi, 12h45 : devant les yeux curieux des gens du poste de police, on remonte dans notre taxi.

Lundi, 13h30 : de retour à l’IIT. Celui qui nous a accompagné nous dit « lundi prochain, on y retourne ! » mais là, on lui signale que nous, on a des cours, des projets en cours et un peu autre chose à faire que d’aller se promener et faire des random ballades au poste de police.

M’étonnerait que le message soit compris, mais bon…

Début de semestre… Glacial !

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Non, je ne parle pas d’ambiance un peu froide, plutôt de la température qui me rappelle le mois de décembre que j’ai passé en France… Et qui me fait regretter de ne pas avoir emmené de manteau !

Et tous les indiens qui vous disent : « mais pourquoi tu dis que tu as froid ? Il fait encore plus froid dans ton pays non ? Tu as l’habitude ? » – « Bon écoute, j’ai ptet l’habitude, mais chez moi il y a le chauffage (le vrai chauffage, avec des radiateurs, pas un petit truc électrique qui envoie juste de l’air brûlant 30 cm plus loin…), le double vitrage et l’isolation ! »

Du coup, j’ai du aller faire quelques achats et je dors maintenant avec 3 couvertures. C’est ça ou mourir. (bon, j’exagère, mais clairement, sinon je ne dors pas…)

Sinon, la plupart du temps, un fog (brouillard) particulièrement épais envahit Kanpur. Parfois, on n’y voit pas à 5 mètres… Dans la nuit, les trajets en vélo deviennent rigolos et ressemblent un peu à une roulette russe (= je crève de froid, donc j’ai envie d’accélérer pour arriver plus vite chez moi, mais si j’accélère, j’aurais moins de temps pour voir la vache / le vélo / le piéton / le cochon / autre qui va se présenter en face de moi et freiner à temps…). De jolies photos à faire, j’en posterai quelques-unes.

Par contre, il y a une chose qui est priceless, c’est la tenue d’hiver des indiens. Je devrais prendre des photos. En novembre, j’avais déjà vu les superpositions improbables (pull type paillasson sans manche, d’une couleur criarde, sur un autre pull à grosses mailles d’une couleur aléatoire…) et les chaussettes dans les sandales (c’est du plus sexy ici !), mais il me manquait encore le meilleur : l’écharpe nouée autour de la tête comme un noeud de paquet cadeau, qui passe sous le menton, recouvre les oreilles et s’accroche sur le dessus de la tête !

Certain(e)s se mettent aussi à superposer un tas de tissus et de châles sur leurs épaules et leurs têtes qui, parfois (j’avoue !), leur donne une certaine classe… Mais qui les ferait probablement passer pour des clochards en France !

Les couleurs se font aussi, à mon plus grand désespoir, moins vives et moins agréables à regarder. Quel dommage ! Qu’on m’explique pourquoi les indiens (et surtout les indiennes !) peuvent être si élégants quand il fait chaud et s’habiller n’importe comment quand la température décroît…

Dès que j’ose, je prends des photos.

Sinon, je me rends compte à quel point mon anglais a progressé depuis l’été dernier : mes conversations avec ma colocataire allemande, Katharina, sont très fluides et je me surprend même à « penser » en anglais ! Mes amis indiens m’ont aussi signalé que mon anglais s’était beaucoup amélioré. Je suis satisfaite, au moins cet objectif sera rempli !

Sinon, j’ai réussi à m’inscrire sans (trop d’) encombres et je vais commencer à vraiment travailler demain matin. Et c’est parti pour un travail de recherche de quelques mois !

Home sweet home

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Me voilà de retour à Kanpur.

Le trajet a été plus qu’épique :

8h de vol (dont 5 avec lumières allumées, et un bébé en train de pleurer, difficile de dormir…).

Du métro et de la marche dans Delhi (avec valises, vaches et arnaqueurs !), on retrouve des copains, un repas vite avalé, et hop, 5h de train !

S’ensuivront de difficiles négociations pour trouver le taxi qui acceptera de nous ramener à la maison à un prix correct. Tout ça avant que je ne retrouve ma chambre (devenue glaciale) …

Et une nouvelle colocataire allemande !

Une foule de nouveaux exchange students sont arrivés à l’IIT pendant notre absence. Nous sommes maintenant 14. Quand on mange tous ensemble, on nous repère de loin…

 

 

Police Registration – Episode 3

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Pas eu de nouvelle de la Police Registration depuis des mois, depuis l’épisode 2.

C’est un matin de révision, en pleine semaine d’examens, que je reçois un appel du responsable des relations internationales, Prof S.. Au bon moment, quoi.

Il me dit « on y va, maintenant, vous êtes deux à repartir en France dans deux semaines, c’est urgent ». Hum. Bon, ça m’ennuie profondément d’interrompre mes révisions pour ça mais je suppose que cette fois, si c’est Prof S. en personne qui m’appelle, c’est que cette fois, le type qui doit signer les dossiers va être là.  J’ai de l’espoir.

Bon, on prend la voiture et on y va. Pour la première fois, Prof S. vient avec nous (d’habitude, on y va avec un de ses assistants qui parle un anglais difficile mais qui est plutôt sympa).

On arrive (45 min-1h de trajet, le pied). Le responsable n’est pas là. J’ai envie de rire. De demander à Prof S. « pourquoi il nous fait venir si le mec n’est pas là »… Naïvement, je me disais que si on devait venir là maintenant tout de suite, et que si en plus Prof S. venait, c’est qu’ils avaient appelé avant au poste de police pour vérifier que le mec était là… Mais non. Non non, on débarque « par surprise », comme d’habitude. En espérant qu’en venant complètement au hasard, peut être qu’il sera là.

Je bous.

On attend une heure, un type nous sert un chaï. Prof S. discute assez vivement avec les policiers, en hindi (sauf que l’hindi, on commence à le comprendre…), sous fond de « Vous vous rendez compte de l’image de notre pays que ça donne aux étrangers ». Ah ça…

On finit par nous dire d’aller à un deuxième poste de police pour voir un deuxième responsable capable de signer les dossiers (ah oui, parce que ça, on aurait pas pu nous le dire les fois précédentes ?). Là encore, on nous fera attendre près d’une heure  (quasi dehors, cette fois, sous les regards des curieux qui passent) avant de partir.

On rentre à l’IIT. Je suis en colère d’avoir accepté de partir alors que je suis sensée être en révision, et cette petite mascarade aura gâché près de 5h en pleine journée. Il doit être 15h, je n’ai pas mangé ce midi, j’en ai assez.

Prof S. nous dit qu’il va essayer de faire faire ce fameux papier avant qu’on reparte vers la France, mais sans nous faire venir, vu qu’on est en examens (de toute façon, je ne comprends toujours pas pourquoi on devrait continuer à venir en personne alors qu’on attend juste qu’ils signent un dossier qui est dans leur placard depuis le mois de juillet…).

Soit.

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Mail de Prof S., quatre jours plus tard :

« En fait, comme vous repartez pour la France moins de 180 jours après votre arrivée en Inde, vous n’avez pas besoin de faire la police registration ».

On garde son calme…

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Au fait, un de nos amis nous a dit que si on avait glissé un billet de 1000 roupies au policier qui prenait nos dossiers dès la première fois, notre cas aurait été reglé beaucoup, beaucoup plus rapidement. Ah bah fallait le dire, qu’il y avait des frais de dossier ! (oui, la corruption ça n’existe pas, rappelons-le).

End Sem

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Oulala, j’avais oublié que les articles pré-écrits n’allaient que jusqu’au 20…

Ca y est, je suis en plein dans mes examens, depuis une semaine et jusqu’à mercredi. Il me reste deux épreuves.

Les révisions toute la journée usent les nerfs. Je fatigue, j’ai hâte que ça soit terminé… Et dans une semaine, je suis en France !

Je passe mes journées à la bibliothèque, entre mes camarades et mes cahiers.

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Heureusement, j’ai un camarade de travail et de chaï avec qui partager mes pauses… Et qui s’amuse de mon habitude à regarder les peacocks (j’adore ces bestioles, alors qu’elles sont assez stupides).

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Pranav, qui a bien voulu poser pour l’occasion, avant le devoir de structures…

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Ah oui, rappelons qu’il fait froid, que c’est la saison des blousons, des pulls en laine et des bonnets ! (il va falloir que je fasse un « best of » des plus belles tenues, parce que parfois, les indiens portent des ensembles vraiment étonnants…

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Petite leçon d’anglais indien…

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L’Inde est un pays anglophone. Entendons donc par là que chaque personne qui parle anglais peut facilement comprendre et se faire comprendre. Que pour un natif américain, c’est un peu comme s’il était chez lui. Que la communication est aisée tout le temps et avec tout le monde, et que mon anglais commence à avoir une douce consonance, que mon accent fera pâlir d’envie la plus hype des londoniennes, que…

STOP.

L’anglais indien est une langue à part.

Peut être que c’est pareil quand on va vivre en Australie, au Pays de Galles ou au fin fond du Texas. Mais en tout cas, il faut réapprendre la langue !

Une des américaines en stage m’a avoué, alors que je venais tout juste d’arriver, devoir parler lentement pour se faire comprendre, et devoir se concentrer pour capter le sens de ce qu’on lui disait. Alors que l’anglais est sa langue maternelle !

Les premières semaines ont été difficiles en terme de communication : toujours répéter et faire répéter. Quand votre interlocuteur ne vous comprend pas, vous répétez une fois plus doucement, puis vous vous exprimez d’une autre manière, vous cherchez les synonymes (au moins j’ai gagné en réactivité). Si un mot en particulier coince, vous le répétez une dizaine de fois sous tous les tons et toutes les manières possibles, et parfois ça ne passera pas toujours pas. « Water, Wateeeeuuur, Vateur, Vater, Vatère, Vatére, Vaterrrr, Vatèl … ? »

Puis, dans votre groupe d’interlocuteurs indiens, à un moment, quelqu’un s’exclame : « Aaaaaaah ! Vateur ! » et là tout le monde esquisse un petit sourire et vous répète « vateur. ». Vous répétez mais, franchement, vous ne voyez pas trop la différence avec votre façon de prononcer. Bon…

Il faut comprendre que l’accent français est aussi difficile à déchiffrer pour eux que leur accent indien nous paraît incompréhensible.

Certains indiens ont un accent peu marqué et plutôt agréable pour nos oreilles, alors que d’autres parlent de façon indéchiffrable. En plus de la difficulté directement due à l’accent, ajoutez le très haut débit de parole de certains, leur grande capacité à avaler les mots, et, enfin, l’habitude de pas mal d’indiens parlant mal anglais de rajouter au milieu des phrases des mots d’hindi, de tamil ou de… (je liste les 27 autres langues ou vous avez compris ?). Bref, pas évident.

Ajoutez que beaucoup d’indiens ne parlent pas du tout anglais, ou très très mal, et que votre TOEIC brillamment décroché à 990 points n’y changera pas grand chose.

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Ceci dit, pour rassurer ceux à qui j’ai fait peur : la barrière de la langue n’est pas si grande que ça !

– dans les grandes villes (mais pas à Kanpur, même si c’est la 7eme plus grande ville de l’Inde… Kanpur c’est au fin fond de l’Uttar Pradesh, faut pas trop en demande quand même), les gens parleront bien anglais, surtout dans les endroits fréquentés par les touristes.

– la majorité des indiens avec qui vous avez besoin de communiquer (pour vivre, j’entends) connaissent un minimum de mots. Avoir une chambre d’hôtel, manger dans un restaurant, entrer dans un lieu touristique, tout ça, ça va.

– comme beaucoup d’indiens parlent assez mal anglais, ils ne vous jugeront pas sur votre niveau.

– même ceux qui parlent bien ne vous jugeront pas : ils sont en général assez patients avec nous !

– finalement, avec un langage des signes improvisé et un sourire, on arrive déjà souvent à se faire comprendre…

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Allez, si vous avez gardé la foi, une petite leçon d’anglais :

– les indiens ne connaissent pas le son « R ». Leur son à eux vient d’un peu plus bas dans la gorge… D’où la grande difficulté pour eux de prononcer des noms comme « Marion » et de comprendre notre fameux « water ».

– le « W » se prononce « V ».

– « I » se prononcera « aÏÏ ». Par exemple, « wife » devient « vaïïïfe »

– « th » se prononce « t ».  Par exemple, « three » devient « tree » (voir « tri », on vous comprendra aussi).

– « f » se prononce parfois (ne me demandez pas quand, je n’ai pas encore cerné la logique) « p ». Par exemple, « fifty » devient « pipty » !

– « u » se prononce « ou » (mais pas le même que le « notre ». « Upper » devient « Oupper » !

Charmant, isn’t it ?

Il y a quelque chose d’encore plus charmant, c’est d’entendre un indien parler français.

Ceux qui prennent des cours depuis un an ou plus ont un très bel accent et une prononciation très correcte. Les autres (débutants, ou camarades qui nous demandent quelques mots) peinent déjà sur notre « bonjour » ! Ils le prononcent souvent « bozoul » (et encore, le « ou » n’est pas celui attendu…).

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Il faut dire que la difficulté est assez énorme pour un premier mot : le « on » n’est pas le même ici, le « j » et le « ou » non plus. Et le R, j’en ai déjà parlé…

Bref, je vais revenir avec un accent anglais génialissime !