Second time in Lucknow (8-9 février)

Samedi matin, après un bon petit déjeuner, j’étais de nouveau dans un train avec des amis (dont un indien, Amit) au départ de Lucknow ! J’ai déjà vu cette ville (capitale de l’Uttar Pradesh), très musulmane, une fois, et je l’avais beaucoup appréciée.

Notre trajet se fait dans la joie et la bonne humeur, sans ticket (c’est ça les départs au dernier moment…). Arrivés, nous partons à la recherche d’un hôtel au prix abordable pour y déposer nos sacs. Si nous savions dans quelle galère nous étions partis ! Voulant éviter les hôtels luxueux et trop chers, nous prenons les petites rues gorgées d’hôtels… Qui refusent les étrangers, n’ayant pas (soit-disant) les formulaires nécessaires…

Nous finissons par monter dans un rickshaw qui, pour 20 roupies, nous emmène dans une rue bordée d’hôtels dont l’un acceptera finalement de nous offrir deux chambres à 800 roupies/nuit. Ce qui, au vu des chambres que nous avions (l’une des deux était moyennement propre et sans eau chaude), était bien trop… M’enfin, il faut croire que Lucknow, c’est cher.

La faim nous dévorant le ventre, nous partons rapidement vers LE restaurant de la ville, le Tunday Kebab. Connu à travers tout le nord de l’Inde, maintes fois copié (jamais égalé), le Tunday est la référence en terme de Kebab (ou kabab). Et, cerise sur le gâteau : on y sert du boeuf !

Nous voilà donc partis dans un déjeuner entre de délicieuses paratha, un riz biryani excellent et des kebab de mouton et de boeuf savamment épicées.

C’est le ventre plus que plein que nous entamons notre promenade dans les rues et les marchés d’Aminabad. Ce quartier, très  encombré, reste néanmoins fort agréable et plein de bonnes surprises (dès que l’on a dépassé les enfants mendiants qui s’accrochent à vous).

On prend plaisir à flâner entre les étoles et les saris multicolores, à admirer les lignes de bracelets brillants et colorés. Une bonne partie de la journée se déroulera ainsi à marcher et à découvrir étals et ruelles… Jusqu’à ce que nous décidions de prendre un rickshaw pour le mémorial Ambedkar !

Ce mémorial assez jeune (années 2000) a été construit à la gloire de personnalités reconnues pour leur humanité et leur sens de la justice. Seulement, la construction a été commanditée par Mayawati, l’une des femmes politiques les plus corrompues de l’histoire de l’Inde…

L’histoire de Mayawati est intéressante. Née intouchable au sein d’une famille pauvre, sa mère fait un rêve dans lequel un éléphant lui apparaît pour lui dire que sa fille fera de grandes choses. Et en effet, la demoiselle démontre très vite de grandes capacités en politique et un certain charisme. Afin de lui permettre d’acquérir un statut suffisant, on la marie à un homme politique puissant qui l’aidera à gravir les échelons. Seulement, Mayawati, bien que venant des classes les plus pauvres, se montrera vite aveuglée par la richesse et oubliera rapidement ses origines. Soutenant avec enthousiasme le système de corruption comme celui de la reproduction des classes sociales, n’accordant pas une once de sa politique aux plus pauvres, c’est sûrement une des femmes les plus détestées des l’Inde (en tout cas, par l’échantillon d’indiens avec qui je parle politique !).

En référence au rêve de sa mère, l’éléphant est aujourd’hui l’emblème de Mayawati, mais aussi celui de son parti politique (le BSP, pour Bahujan Samaj Party). C’est donc tout naturellement qu’en faisant construire son mémorial, Mayawati y a mis des éléphants partout (autant faire sa publicité au passage !). Le tout bien entendu avec de l’argent public (oui oui, vous m’avez bien lu, cette énorme publicité pour un parti politique a été payé avec l’argent public… Normal).

Ceci dit, toute propension politique passée, le complexe est magnifique !

De grandes rues vides et surveillées entourent le parc.

Mes trois camarades…

Des lignes et des lignes d’éléphants…

Comme vous l’avez remarqué, les lieux sont immenses mais loin d’être bondés…

Le soleil tombe doucement, nous offrant une jolie vue sur les formes de l’architecture.

Comme souvent, je suis frustrée devant le nombre de très jolies photos que je pourrais vous envoyer ! Le temps et la place me manquent.

A l’intérieur, des statues à l’effigie de certains dieux, mais surtout de grandes personnalités politiques, le plus souvent des petits copains de Mayawati.

Nous profitons encore de la promenade dans le noir et les lumières avant de chercher un restaurant… Nous finirons dans un restaurant chinois assez luxueux et très bon (mais cher !).

NB : 6 mois à l’étranger, ça vous change. Nous en avons eu pour 2000 Roupies pour 4, soit 5€90 par personne, et nous trouvons ce prix excessivement cher ! Le retour en France sera bien difficile.

Le retour à l’hôtel se fait dans le froid (malgré la chaleur en journée, les nuits sont encore bien fraîches…) et la bonne humeur. La soirée se terminera sur quelques épreuves des JO d’hiver (luge) à la télévision de notre chambre, avant une bonne nuit bien méritée.

Le lendemain matin, nous prenons notre petit déjeuner dans une petite gargotte à côté de l’hôtel (chaï-samosa trempé dans du curd). Nous partons ensuite à pied pour les marchés et une nouvelle bonne balade dans les rues animées de Lucknow !

Nous partons ensuite en tempo (transport collectif) vers le Bara Imambara. Le prix d’entrée étant de 500 roupies pour les étrangers, et le directeur refusant de nous laisser passer au prix indien, nous n’entrerons pas à l’intérieur mais profiterons de la jolie vue et des discussions avec les autres visiteurs.

Les vendeurs à l’entrée…

Petite photo d’équipe !

Une armée de vélo-rickshaw en train d’attendre le client

A la sortie du Bara Imambara, nous retrouvons la gare à pied (une loooooooongue marche qui me laissera épuisée).

Nous retrouvons la gare, décidons de prendre le premier train « potable » qui part pour Kanpur.

S’ensuivra un léger quiproquo (voyager avec un indien n’aide pas toujours) pour savoir de quelle gare part le train (il y a deux gares adjacentes à Lucknow…) pour savoir d’où part le train, mais nous finirons par nous asseoir dedans ! Une fois les places trouvées (un peu serrés, m’enfin, ça passe), nous nous asseyons avec ravissement et nous voilà partis pour 1h30 de train ! Nous ne serons perturbés que par le contrôleur qui nous demandera pourquoi nous n’avons pas de ticket.

Nous baissons la tête et laissons Amit discuter. A force de d’arguments à base de « monsieur, je suis étudiant, je n’ai pas d’argent », nous réussissons à ne payer qu’un seul billet.

Le billet à 65 roupies + amende = 350 roupie / personne normalement… Pour nous, 350 pour 4 ! J’ai l’impression de transgresser les règles mais Amit me dit « c’est bon, si le contrôleur est d’accord, je ne vois pas le problème. »

Le trajet se poursuivra sans encombres et nous rentrerons bien fatigués à l’IIT !