Archives de Catégorie: Choc des cultures

Changer d’état…

Par défaut

Après le Maharastra, le Karnataka et le Tamil Nadu, je suis aujourd’hui… Au Kerala !

.

En Inde, changer d’état, c’est un peu comme changer de pays en Europe.

Je prends un bus de quelques heures (bon allez, 6 ou 8), et je change de langue, de religion, de forme de visage, d’habitudes alimentaires, d’architecture…

C’est à la fois passionnant et déroutant.

On n’a pas le temps de s’habituer que déjà on change, on bouge…

J’ai des articles en provision mais mes temps de connexion sont assez rares et jamais assez longs pour me permettre de rédiger un article… Ca va venir dans la semaine !

.

Pour l’instant en tout cas, je profite bien de mes vacances, de la chaleur et de la plage…

Elections !

Par défaut

Les élections en Inde touchent à leur fin mais il fallait quand même que j’en touche un mot ici…

L’Inde est une démocratie (la plus grande du monde !) dont les dirigeants sont élus au suffrage indirect : le peuple vote pour des parlementaires qui choisiront le président. Je ne vous détaillerai pas le processus tant il est compliqué car je ne l’ai pas bien compris moi-même…

Depuis quelques mois, on voit les affiches électorales fleurir, les représentants sourire à pleines dents sur des photos retouchées…

Les élections ne se déroulent pas en un seul jour : même dans un seul état, les villes ne votent pas toutes en même temps. Pourquoi ? Lorsque j’ai demandé, on m’a dit que c’était « compliqué à organiser ». (pourtant vu le taux de chômage, ce n’est pas la main d’oeuvre qui manque… Mais bon, s’il faut trouver des équipes incorruptibles et qui ne magouilleront pas les résultats, c’est déjà plus difficile…)

Une fois qu’ils vont voter, on leur dessine au marqueur un trait sur le doigt, afin d’éviter qu’ils ne votent plusieurs fois (ce qui est déjà massivement arrivé à une époque…).

voting-compulsory

Le vote se fait état par état : certains partis n’existent que dans certains états (donc oui, il y a des partis séparatistes et indépendantistes qui veulent que leur état devienne un pays tout seul…), d’autres sont communs à tout le pays.

D’ailleurs, les deux qui sont en tête pour remporter le pouvoir le sont, commun à tous le pays.

J’ai nommé le Congress et le BJP !

.

Le Congress, ou Indian National Congress, c’est le parti sortant. Parti traditionaliste, dirigé par Sonia Gandhi, c’est celui qui est mené d’une main de fer depuis longtemps par la dynastie Nehru-Gandhi…

Ce parti représente majoritairement la partie « middle class » (classes moyennes), les classes sociales les plus faibles, les basses castes, mais aussi les musulmans.

téléchargement

Le parti soutient une politique d’élévation de la société (en théorie) via la création d’emplois pour les plus défavorisés  Il soutient aussi « avec des pincettes » les idées du planning familial pour contrôler les naissances.

De nombreux scandales ont entaché les nombreuses années de pouvoir du Congress : quelques énormes bombes liées à la corruption continuent à éclater régulièrement, mais surtout, le parti s’est fait remarquer à l’échelle internationale pour avoir encouragé la persécution des Sikhs.

En 1984, des séparatistes Sikhs occupent le temple d’Or (le plus beau temple du pays, une immense et magnifique construction qui vaudrait le Taj Mahal en terme de beauté et de grandeur… Je vais le voir en juin !) pour manifester leur mécontentement et leur voeu d’indépendance. En réponse, Indira Gandhi, alors au pouvoir, ordonne l’attaque et la destruction du temple.

Elle se fait alors assassiner par ses deux gardes du corps (Sikhs) et… Sa mort sonnera le départ d’une longue vagues de violences à Delhi. Des émeutes éclatent entre sikhs et hindous, ces derniers étant largement soutenus financièrement et matériellement par les autorités. Ces mêmes autorités, pour faciliter le massacre et la mise à mort punitive des sikhs, décident de les répertorier, de les lister et de faire marquer les portes de leurs habitations d’un « S ». Et, comme une grande part de la population souffre d’illettrisme  le Congress décide d’apporter son aide… En accompagnant et en guidant les populations hindoues déchaînées vers les foyers sikhs.

Seulement, en Inde, on peut encourager un massacre pour raisons religieuses et continuer à rassembler des milliers de votes. C’est magique !

.

Passons maintenant au BJP, Bharatiya Janata Party, pas forcément beaucoup plus enviable. Celui là est plus récent (il date de 1980) puisqu’il vient de la fusion de deux partis plus anciens, mais a gagné de plus en plus de pouvoir au cours de la dernière décennie. Face au Congress pratiquement toujours au pouvoir, c’est le parti d’opposition par excellence.

Parti d’opposition mais plein de pouvoir, c’est le parti favori des hindous et des hautes castes.

images

Lui aussi a été lié à de nombreux scandales, dont un au Gujarat en 2002, dans lequel de nombreux musulmans ont été tués. On reproche au BJP d’avoir orchestré la torture, le viol et le meurtre de centaines de musulmans en réponse à l’attaque d’un train transportant des pèlerins hindous.

L’un des partis « père » du BJP défend encore un protectionnisme et une fermeture économique du pays, ainsi qu’un programme nucléaire plus ferme et une meilleure défense contre le terrorisme (venant des musulmans notamment). Cependant, on reproche au BJP de ne pas se concentrer assez sur les besoins des pauvres et de mettre trop d’efforts dans le développement d’entreprises déjà en forme (mais bon, corruption quand tu nous tiens… A votre avis, il vient où l’argent qui fait vivre le parti ? Pas des pauvres en tout cas !). Le BJP restera de toute façon un parti très nationaliste hindou, qui favorise le patriotisme pour protéger son pays de l’occidentalisation.

.

Ces deux partis s’affrontent donc pour une dure lutte, très serrée. Des partis plus mineurs et de moindre importance leur servent également de levier : la promesse de soutenir telle idée d’un petit parti contre quelques voix est devenue légion, c’est comme ça qu’on en est venu à lire que le BJP voulait interdire les téléphones portables pour les femmes non mariées (ce qui m’a fait rire bien jaune : vous voulez empêchez les indiennes de flirter… C’est aux hommes qu’il faut retirer les téléphones !). Entre idées complètement absurdes (même mes « camarades » qui soutenaient le BJP m’ont déclaré qu’il y avait beaucoup d’idées très stupides dans le programme de leur parti… Ouf, au moins ils s’en rendent compte !) et petites corruptions sous le manteau, je ne pense pas que ces élections changeront grand chose à la vie quotidienne en Inde…

.

D’ailleurs, de nombreux indiens ne vont pas voter. Je ne connais pas le taux d’abstention mais très rares sont mes amis ou connaissances à l’université qui sont allés voter : outre le fait qu’il leur est impossible de voter autre part que là où réside leur famille (et franchement, se faire 20 heures de train pour aller voter, il faut vraiment être motivé !), la plupart sont assez résignés et pensent que leurs voix ne changeront pas grand chose… Et que de toute façon, leurs problèmes, le sexisme, la corruption, l’inertie du gouvernement, la pauvreté, l’économie et la justice branlantes… Tout ça ne changera pas, alors, à quoi bon ?

.

La résignation indienne qui nous amuse parfois, nous agace souvent, se remarque là encore quand on parle politique. Il y a beaucoup d’affiches partout, on en parle, mais finalement, la majorité des futures « têtes pensantes » de ce pays n’en a pas grand chose à faire de ces élections et de leur résultat…

Mon laboratoire adoré

Par défaut

Ma thèse de master, qui me remplit de joie, s’est déroulée dans un laboratoire (rempli de souffleries) intéressant mais à l’ambiance bien particulière et bien différente de tous les stages et missions que j’ai effectué auparavant…

Il faudra que je détaille tout ça (si j’en ai le courage…) un autre jour, mais là, c’est autre chose qui m’interpelle.

Ils sont en train de faire de grands travaux pour installer la climatisation dans le hangar à souffleries. Très bonne idée !

Mais vous croyez que je devrais leur dire qu’avant, ça serait bien d’installer des vitres à toutes les fenêtres ?

IMG_0402

Mon modèle d’aile dans la soufflerie

Vacances, conclusion : l’Inde et le Népal.

Par défaut

On pourrait croire, s’agissant de deux pays frontaliers qui partagent beaucoup, que l’Inde et le Népal se ressemblent et se mêlent. L’Inde elle-même semble parfois considérer que le Népal est une annexe d’elle même qui ne sert qu’à aller y passer ses vacances. Cependant, si vous prenez le temps de découvrir un tant soit peu les deux pays, vous remarquerez bien vite qu’il n’en est rien.

Les népalais et les indiens entretiennent entre eux des relations compliquées à comprendre, surtout pour un européen. De nombreux indiens m’ont dit « Mais tu vas au Népal ? Il n’y a rien à voir là bas, tout juste un temple à Katmandou, et encore ! » alors que je rêvais de lacs tranquilles, de paysages merveilleux,de villages adorables,  de sommets enneigés.

Les indiens donc, parce qu’ils n’ont pas le même système de valeur que nous, ont tendance à ne pas donner au Népal la même valeur que nous lui donnons. Les deux pays entretiennent des relations d’amitié, ils échangent de nombreux produits, mais aussi de la population… Beaucoup de népalais viennent travailler en Inde, le plus souvent pour des travaux de base très mal payés. On remarque aussi un autre phénomène : les universités népalaises ayant du mal à décoller, les népalais les plus riches viennent souvent s’instruire en Inde. Parfois ils y restent pour travailler.

Ce fait, ajouté au fait que plus de 50% des exportations népalaises vont vers l’Inde, contribuent largement au fait que l’économie népalaise soit très dépendante de son grand voisin. 

D’ailleurs, les népalais gardent en eux une certaine rancoeur : on peut s’en rendre compte lorsque l’on aborde le sujet avec eux. Le mépris et la condescendance indienne les fatigue et les rend méfiants vis à vis de ce « peuple ami ». Cela ressemblerait, finalement, à deux frères qui se chamaillent…

On oublie souvent, à côté du gigantesque pays qu’est l’Inde, que le Népal n’a pas à rougir de sa taille : sa superficie est équivalente à celle de la Tunisie. Mais l’enclavement complet du pays, entièrement coincé entre les deux géants que sont l’Inde et la Chine, le mettent et l’ont toujours mis en état de faiblesse.

IMG_9870

Aujourd’hui, malgré une certaine croissance économique et malgré le nombre de téléphones portables et d’antennes satellites en circulation, le Népal reste un des pays les plus pauvres au monde. L’Indice de Développement Humain du Népal est de 0.463, quand celui de la France est à 0.812 et l’Inde à 0.554.

.

Quand on s’y rend, quand on discute, on se rend compte que l’histoire politique très agitée de ces 50 dernières années (le dernier accord de paix a été signé en novembre 2006) ont fortement ébranlé la population : les stigmates sont encore bien visibles. Des symboles communistes apparaissent un peu partout, les népalais hésitent à parler de politique (par contre, lancez-les sur le football ou le cricket, ils sont intarissables !) … Mais, surtout, il est flagrant que « ma » génération (les 20-35 ans) n’a pas eu accès à l’éducation. Durant les années qui les ont vu grandir, le pays était très chaotique, extrêmement pauvre et, l’école n’existant plus vraiment, la population était quasiment entièrement illettrée. Aujourd’hui, ces personnes ne parlent pas un mot d’anglais et ont souvent l’air (je cite !) « un peu hagards, un peu bêbêtes ».

A côté, les plus âgés (+ de 40 ans) et les plus jeunes (- de 15 ans) semblent différents, même les jeunes enfants parlent un anglais dont le niveau ferait rougir plus d’un élève de 16 ans en France, ils sont cultivés, ont de bonnes notions de géographie, ils ont l’air de « mieux comprendre » le monde autour d’eux que leurs parents (ou leurs enfants). Surprenant au début, mais on comprend vite lorsque l’on s’attarde un peu sur l’histoire…

.

Enfin, je finirais sur une note moins ennuyeuse : pour le touriste aussi, l’Inde est bien différente du Népal :

  • Religions :

Hindouisme / Islam / Bouddhisme / Christianisme / Jaïnisme / Sikhisme / etc… en Inde, Bouddhisme / Hindouisme / Religions très locales au Népal.

  • Moyens de transport :

Train / Bus / Avion (pour les riches !) pour les longues distances, Vélos-rickshaws, Rickshaws (tuk-tuk) et Vikram (Tempo) collectif pour les courtes distances en Inde. Véhicules privés : le vélo est très utilisé, la possession d’une voiture est « réservée » aux plus riches, la moto est le véhicule roi (rapide, se faufile partout, et en plus on peut mettre toute sa famille dessus !).

Au Népal, les massifs montagneux empêchent la construction de chemins de fer, donc le bus et l’avion sont les seuls moyens de transport possibles pour les longues distances. Je n’ai vu aucun Rickshaw ni Vikram (les deux sont interdits à Katmandou à cause de la pollution), par contre les vélos-rickshaws sont très courants. Les voitures privées sont assez anecdotiques mais on prend facilement un taxi (vraiment bon marché). La moto est autant utilisée qu’en Inde.

  • Nourriture :

Les deux régimes alimentaires se ressemblent beaucoup. Un Thali indien ressemble de loin à un Dhal Bhat népalais, on y retrouve le dhal de lentilles, le riz, les chapatis, les papad et les légumes.

J’ai l’impression que la nourriture indienne est plus variée, ce n’est peut être qu’une impression…

Enfin, en Inde, beaucoup de végétariens, les viandes que vous trouverez seront quasiment toujours du poulet et du mouton.

Au Népal, on trouve aussi facilement du boeuf !

IMG_9143

  • Sécurité :

Je me suis sentie bien plus en sécurité au Népal qu’en Inde. Les gens y sont beaucoup plus « sereins » dans leur façon de faire et de communiquer et on se sent bien moins stressé et oppressé qu’avec des indiens.

Ajoutez à ça que les népalais semblent avoir une vision de la femme et, surtout, de la femme blanche bien différente de celle des indiens : en se promenant en short/débardeur dans une ville népalaise, on se fait bien moins regarder qu’en étant en salwar kameez dans une ville indienne…

Au Népal, j’ai passé Holi au milieu de népalais, dans des espaces bondés, la bière coulait à flot, les gens dansaient : tenue exemplaire de la part de la population, je crois qu’aucune des étrangères (ou des népalaises…) sur place n’a eu de problème. Grande impression de bienveillance générale, de personnes présentes pour s’amuser et pas pour gêner leur voisin(e).

En Inde… Ce cas de figure est quasi-impossible. On a tendance à déconseiller aux étrangères de sortir dehors non accompagnées pour Holi parce qu’à cause de l’alcool, des drogues et de l’ambiance de fête, les hommes deviennent complètement fous.

(NB : quand j’ai montré mes photos et vidéos de Holi à des amis indiens, ils n’en revenaient pas : des blanches en short en train de danser au milieu des népalais, en toute quiétude. Un espace bondé, et moi à côté qui leur disait que non, aucun problème à signaler, j’avais passé une après-midi géniale. Ils se sont regardés et m’ont dit « Et bien heureusement que tu as passé Holi au Népal. Ici ce genre de scène est impossible ! »)

A côté de ça, mes propos enthousiastes ne reflètent que mon impression personnelle… Ca ne veut pas dire qu’il faut faire n’importe quoi (surtout que je suis restée dans des grandes villes !).

Attention aux pickpockets et au vols en général dans les deux pays : ni les indiens ni les népalais ne sont de nature « voleuse », mais rappelez vous que beaucoup des gens que vous êtes susceptibles de croiser ont du mal à nourrir leur famille…

  • Arnaques :

Aaaah, on en trouve partout ! Mais il faut avouer qu’au Népal, nous étions bien souvent beaucoup trop méfiants par rapport à la situation.

En Inde, on se méfie de chaque personne qui nous aborde, et 80% du temps, on a bien raison. Au Népal, j’ai eu l’impression que les gens avaient pratiquement toujours des bonnes intentions… (à vrai dire, on s’est fait arnaquer une fois au Népal, « comme des bleus » en plus… C’était par un indien !)

  • Marchandage :

En Inde comme au Népal, on marchande sur TOUT : coûts des trajets, chambres d’hôtels, achats…

En Inde, le marchandage est par culture un acte normal que les gens feront sans agressivité, mais avec une rudesse qui pourra parfois vous surprendre : ce n’est pas de la vraie colère, mais l’habitude veut que l’on mette en avant le fait que l’on est pas content (et donc que l’on « tire la tronche ») jusqu’à obtention d’un prix satisfaisant.

Au Népal, j’ai trouvé le marchandage en général plus souriant, plus calme (un peu comme en Thaïlande, étant donné les témoignages de mes camarades « français en Inde » qui sont partis y passer leurs vacances…).

Les prix sont à peu près équivalents dans les deux pays (l’alcool et la viande sont moins chers au Népal, par contre).

  • Hôtels / Qualité de vie :

Grosso modo pareil dans les deux pays. On trouve de tout, ça dépend combien on veut y mettre…

Nous avons eu un rapport qualité/prix satisfaisant dans les deux hôtels dans lesquels nous avons logé.

  • Tourisme :

En Inde, la multitude de choses à voir est impressionnantes. Paysages montagneux dans le nord, magnifiques palais au Rajasthan, mosquées et mausolées à Delhi et dans l’Uttar Pradesh, lieux de prières et temples impressionnants un peu partout, plages et backwaters dans le sud, réserves naturelles du Madhya Pradesh et du Gujarat… Difficile d’être repu,tout est magnifique et il y en a pour tous les goûts !

Le Népal s’avère moins diversifié : la principale attraction reste les montagnes et tout ce qui les entoure (kayak, paragliding, etc…). Ceci dit, de nombreux temples hindous et bouddhistes valent également le détour, et Katmandou est définitivement une ville à visiter !

Les prix d’entrée des visites sont plus élevés au Népal qu’en Inde, mais 75% du temps il est possible de ne pas payer en entrant par une autre porte.

Bon, on l’aura compris, j’aime beaucoup l’Inde, mais j’ai eu un véritable coup de foudre pour le Népal.

Sources :

Quelques stastiques

Histoire du Népal (très résumée)

A la découverte du Népal

Wikipédia  (évidemment !)

Mon trajet vers le Népal (et toute la suite dans les articles suivants…)

Le laboratoire à l’indienne…

Par défaut

Bientôt quatre mois que je passe mes journées entre les murs de ce laboratoire d’aérodynamique expérimentale.

Le son des souffleries n’a maintenant pour moi plus aucun secret et je peux vous dessiner les flux agissant sur n’importe quelle aile les yeux fermés.

Sinon, ce que je peux vous dire sur ce qui se passe dans mon labo… Retenez bien tout ça si vous êtes amenés à travailler en Inde !

– Les produits toxiques sont utilisés sans protection particulière. J’imagine que c’est bon pour les poumons…

– Personne ici n’a entendu parler de chaussures de sécurité. D’ailleurs, dans le laboratoire à côté qui manipule de lourdes charges et surtout beaucoup d’électronique, on doit circuler pieds nus (il y a pas mal d’autres laboratoires où on est pieds nus, d’ailleurs…)

Arriver à 11h30 au labo en Inde, c’est un peu comme arriver à 9h au bureau en France : il y a des gens qui arrivent avant vous, mais vous n’êtes pas encore considérés comme en retard.

– La pause déjeuner se déroule de 13 à 15h. N’espérez pas trouver quelqu’un à 14h30. Si vous voulez être sûrs de voir quelqu’un, venez à 16h parce qu’il n’est pas choquant que la pause déjeuner s’étende jusque là.

– Il est considéré comme logique de partir le soir à 19h-19h30 voir bien, bien, bien plus tard… (mon record est à 20h mais certains trouvent logique de rester jusqu’à minuit)

– Le(s) professeur(s) référent au labo (souvent, le maître de thèse / superviseur des élèves qui y travaillent) est considéré comme l’autorité absolue. On se plie devant lui, on l’appelle « Sir » même quand on parle de lui en son absence, on le vénère et on prie pour ne jamais être celui(celle) qui le mettra en colère.

– On trouve normal que les étudiants qui bossent dans le labo (doctorants et master en thèse, mais aussi stagiaires) viennent le samedi, le dimanche et les jours fériés.

– La plupart des assistants ne parle pas anglais. Le seul qui parle anglais, c’est le « responsable » des assistants, mais, pas de chance, ici il est insupportable et pourrit le plus possible la vie des élèves (en tout cas la mienne).

– Si vous avez un souci, les gens se mettront souvent en quatre pour l’arranger et vous aider à mener à bien vos expériences et votre projet. Surtout les étudiants.

Ce ne sont pas les enseignants-chercheurs qui font tourner le laboratoire ici. Ce sont les étudiants…

– Le laboratoire est peu enclin à acheter des systèmes venant de l’extérieur. Quand une action quelconque, une mesure ou une manipulation par exemple, est réalisable manuellement, il est considéré comme inutile d’acheter quelque chose qui permettrait de le faire plus rapidement ou plus précisément. Par contre, il est usuel qu’un élève se charge de développer lui-même le « système » en question.

J’ai un assistant pour m’aider dans mes manips et vérifier que je ne casse pas tout.  Il ne parle pas anglais.

.

Bref, ça fait deux semaines que je fais des expériences sur la soufflerie, à un rythme assez fatigant (J’arrive tous les matins à 9h pour partir autour de 18h30. Samedi et dimanche, je suis sortie à 19h30… Vive le week-end !). Je pense en avoir encore pour une semaine et la suite sera consacrée à la rédaction de ma thèse et à la préparation de la soutenance. Vivement les vacances !

Deux nuits dans une famille indienne

Par défaut

Grâce à notre ami Amit, j’ai été invitée à passer deux nuits dans une famille indienne. Nous étions 4… Et avons été traités comme des rois ! Les stéréotypes sur l’accueil hors du commun des indiens n’ont pas menti, ils étaient d’une gentillesse incroyable. (et en prime, je crois qu’on parlera pendant longtemps des repas plus qu’excellents auxquels nous avons eu droit…)

Grâce à ces deux nuits, nous avons ainsi pu en apprendre un peu plus sur la façon de vivre à l’indienne !

En Inde, on n’a pas de chambre ni de lit attribué. Il y a plusieurs pièces avec un lit dans la maison (qui servent aussi de salon, de salle de travail, de dressing, voir de salle à manger…), et le soir, chacun va se coucher où il veut. On peut changer tous les jours. Et où sont rangées les affaires d’un tel ? Un peu partout dans la maison !

Si pour nous c’est très surprenant, ça l’a été tout autant pour la mère d’Amit à qui nous parlions de l’existence de chambre personnelle en Europe. « Mais à quoi ça sert ? Pourquoi perdre autant de place avec des pièces inutiles qui ne servent qu’à dormir ? » – L’intimité, pardi ! (mais cette notion n’a pas vraiment de sens en Inde, du moins pas au sens où on l’entend…)

En Inde, on se lave avant de manger. Ça inclut donc de prendre une douche avant le dîner, mais aussi… De se laver les dents ! Et oui, pour eux, c’est sale d’aller manger avec les dents sales (et ça les as surpris qu’on tienne à se laver les dents APRES le repas). Et oui, parce qu’on a des bactéries sur les dents, et que si on ne les enlève pas avant de manger, on risque de les avaler, et c’est mauvais pour l’estomac… Bien sûr !

En Inde, ça n’est pas perturbant que certains mangent à table pendant que les autres les regardent manger, dans la même pièce. Tout le monde ne mange pas forcément en même temps, ça dépend de la place disponible, des envies et des possibilités temporelles (si untel rentre plus tard, il va manger tout seul pendant que les autres, qui ont déjà mangé, resteront assis dans le canapé à côté pour discuter).

En Inde, souvent, la mère de famille mange après le reste de la famille. Pourquoi ? Parce que c’est elle qui cuisine les chapatis, et que les chapatis, c’est bon quand c’est dégusté moins de 3 minutes après la sortie du tawa (sorte de poêle) ! Donc pendant que tout le monde mange, elle fait les chapatis et les sert au fur et à mesure. Lorsque tout le monde a fini, elle s’asseoit à table, entourée de sa famille, et se fait servir (souvent par la fille aînée).

En Inde, on ne place pas les plats sur la table, parce qu’il est très malpoli d’obliger ses invités à se resservir. Donc on sert les plats dans le thali (un grand plat en métal qu’on a chacun devant soi) de ses hôtes, puis on leur en re-propose de tout régulièrement, jusqu’à épuisement de la quantité en cuisine… Ou jusqu’au refus ferme des invités !

– En Inde, les familles sont souvent très proches. Là où nous avons été logés, l’oncle, la tante et les cousines d’Amit ne vivent pas très loin, et vont et viennent dans la maison comme si c’était la leur. (et nous, avec notre mentalité d’européens : « mais et l’intimité ? »)

IMG_8888

Moi et Célia en compagnie de la cousine, de la soeur et du cousin d’Amit…

Le plus beau jour de leur vie

Par défaut

IMG_7182

Shuchi and Dharmendra’s wedding : l’invitation

Lundi matin, j’apprends que je suis invitée à un mariage pour le soir même, dans une des salles de réception de l’IIT. Super ! L’enthousiasme m’envahit. Un mariage indien, on n’a pas tous les jours l’occasion d’y assister…

Le soir donc, vers 18h, après quelques questionnements dans la famille des « comment je m’habille ? » et « est-ce que c’est embêtant de ne connaître ni le marié, ni la mariée ? », je me retrouve donc avec mes camarades français devant un temple d’où sort le marié. Très bien habillé, entouré de sa famille, il fait une série de photos (nous aurons droit également de poser dessus, avec les remerciements du monsieur…) avant de monter dans une voiture avec (je suppose…) sa mère et sa belle-mère.

IMG_7061

Le cortège qui va démarrer la procession est alors bien étrange : en premier, un véhicule clignotant qui diffuse de la musique. Il est suivi par un petit groupe de gens entourés par des musiciens (type fanfare) et des gens qui portent d’immenses lampes clignotantes sur leurs épaules. Un fil électrique les relie, la batterie est derrière la voiture qui ferme ce cortège.

Tout le monde marche en dansant pendant une petite heure, on nous prend en photo, on nous filme, on nous demande notre nom. L’ambiance est joyeuse. Je me dis que le marié doit s’ennuyer dans sa voiture. D’ailleurs, nous, au bout d’un moment, on s’ennuie aussi et la musique devient assourdissante.

IMG_7073

A l’arrivée devant la salle de réception, tout le monde s’arrête et une petite cérémonie a lieu a la descente de voiture du marié.

IMG_7091

IMG_7099

Admirez le magnifique bonnet du beau-papa…

On reprend quelques photos avant qu’enfin la musique ne s’éteigne (ouf !) puis tout le monde entre dans la zone de réception. Les amis du marié le portent en chantant joyeusement et en le malmenant un peu, puis le déposent après le passage de la porte. Nous nous arrêtons à l’entrée avec le marié, un brahmane et la famille proche afin d’observer la longue cérémonie qui a lieu.

Comment vous la décrire ? Il s’agissait d’une succession de chants, de déclarations et d’échanges de colliers de fleurs ou de fruits, mais également de billets. Les trois hommes assis (le brahmane, le marié, et un troisième qui variait, parfois le père du marié, parfois le père de la mariée, parfois son frère…) ont allumé de l’encens, ont dessiné des motifs sur leurs fronts respectifs avec de la poudre rouge… Hélas, il est difficile de tout comprendre mais la cérémonie reste assez intéressante à regarder. (et nous, on avait envie de voir ENFIN la mariée…)

IMG_7120

IMG_7122

Nous partons nous asseoir autour d’une table où se trouvent déjà quelques uns de nos amis, en train de boire et de manger sans s’occuper des cérémonies. Ils ne montrent pas d’intérêt particulier pour le marié et sa famille, ça a l’air normal, on se sert également à boire (jus d’orange à peine pressé, milk-shake de fraises… Que demande le peuple ?). Pas une seule goutte d’alcool par contre, c’est interdit sur le campus. Il y a un bar à fruit frais.

IMG_7124

Au bout d’un moment, le marié entre également dans la salle et va s’asseoir sur un banc placé sur une estrade. Nous nous en rapprochons… En fait, c’est parti pour une nouvelle séance de photos ! Séance qui nous intéressera quelques minutes mais nous nous reporterons vite sur le buffet qui commence à être servi. (la nourriture était excellente…)

IMG_7136

Après une heure à ce régime, nous voyons apparaître la mariée, accompagnée de ses demoiselles d’honneur. La première chose qui nous choque : elle avance en regardant par terre, avec un air plus contrit et résigné qu’heureux.

Nous questionnons nos camarades : cet air est probablement un peu forcé. En effet, durant cette marche, la mariée n’est pas sensée lever les yeux, et elle n’est pas sensée non plus avoir l’air particulièrement rayonnante. En effet, le mariage représente pour les indiens le moment où la femme quitte sa famille pour rejoindre celle de son mari… Donc même dans les mariages d’amour, ce genre ne représente pas seulement une source de joie, c’est aussi un déchirement. Une expression un peu triste permet de mettre en valeur ce côté de l’évènement.

IMG_7152

Les deux mariés se retrouvent sur l’estrade où ils échangent des colliers de fleurs. Les amis du marié le portent afin d’empêcher sa femme de lui passer le collier autour du cou, le tout dans une ambiance joyeuse et taquine… Jusqu’à ce que le frère de la mariée vienne à la rescousse et la porte lui même afin de l’aider à atteindre la bonne hauteur ! Tout le monde applaudit. Les deux mariés se rassoient sur le banc… Et les voilà repartis pour une très longue séance photo.

Tout le monde tient à ce que l’on pose dessus au moins une fois, nous obtempérons avec bonne humeur. Avant de descendre de l’estrade, je félicite la mariée qui me répond avec un sourire, mais elle a l’air fatiguée… Les cérémonies de mariage sont souvent très longues et assez ennuyeuses, voir fatigantes pour les deux mariés. En réalité, elles le sont encore plus pour la femme puisque c’est le marié qui est directement concerné par les parties « amusantes » de l’évènement (chahutages divers avec ses amis et cousins).

IMG_7164

Nous observons un temps la scène avant de repartir vers le buffet (la principale activité de la soirée, pour pratiquement tous les invités !). Quelques personnes nous adressent la parole mais majoritairement en hindi, nous répondons en souriant et en secouant la tête. L’ambiance ne paraît cependant pas très festive, tout le monde mange debout dans son coin. Nous sommes étonnés par ce mariage à des milliers de kilomètres d’une cérémonie européenne… A vrai dire, ça commençait à devenir un peu ennuyeux.

Après avoir mangé plus que de raison, vers 23h, nous décidons de rentrer nous coucher. Les mariés viennent juste de descendre de l’estrade après leur interminable séance photo et s’assoient dans un coin de la pièce, seuls, pour manger.

.

Après avoir demandé à un ami, on me dit que les mariages de l’Uttar Pradesh, plus traditionnels et religieux qu’autre chose, ne sont jamais très festifs et ont une grosse tendance à être ennuyeux. Je resterai vraiment sur ma faim pour celui-là !

Heureusement, dans d’autres états de l’Inde, on fait des mariages plus joyeux où les gens chantent et dansent toute la nuit. L’objectif, maintenant, c’est d’être invitée à un mariage de la bonne région !

Police registration (FRRO) – épisode 6

Par défaut

Last episode…

Allez, on ne va pas mentir, on a fini par tirer les bonnes ficelles !

L’une d’entre nous a un copain dont le père est dans l’armée et donc connait un mec bien placé dans l’armée (vous avez suivi ?).

Il se trouve que dans l’Inde du Nord, l’armée est hiérarchiquement « au dessus » de la police et donc pour débloquer la police, ce n’est pas une mauvaise idée de passer par l’armée… Le père de cet ami a donc entendu parler de nos problèmes, nous a dit « oooh, vous auriez du en parler plus tôt, ici en Inde avoir des contacts c’est vraiment TRES important. »

Bon, ok. Ca plus le responsable international qui est venu râler une fois de plus, ça a fini par débloquer je ne sais quoi mais ce matin, nous avons encore été appelés pour un départ au poste de police !

.

Comme d’habitude, on attend que tout le monde soit prêt à partir, on a pas loin d’une heure de route (notre chauffeur a fait plusieurs détours, s’est un peu perdu, enfin normal…). Arrivée au police office. L’ambiance n’est pas la même que d’habitude…

Habituellement, des policiers et d’autres types un peu débraillés sont assis un peu partout en train de discuter ou de boire un chai. Ca ressemble à un camp de vacances pour porteurs d’uniformes… Aujourd’hui, on les sent tendus, tout le monde est tiré à quatre épingles, la grille de l’entrée est même fermée avec un officier à l’entrée qui contrôle notre véhicule (d’habitude, on rentre comme si c’était chez nous…). Bref, on ne sait pas trop ce qui se passe mais quelque chose a changé. Le chef serait donc là ? Une petite vieille qui est toujours là à chaque fois qu’on vient et qui est toujours contente de nous voir a l’air RAVIE. Elle nous babille en hindi pendant 10 minutes, on s’assoit dans un bureau, on attend.

Quelques temps après, des policiers viennent nous chercher, insistent sur le fait que nos téléphones doivent être éteints (???) et nous emmènent dans un autre bâtiment. Une autre salle d’attente.

On nous fait ensuite lever (en insistant encore sur les téléphones éteints) pour traverser une autre salle d’attente (j’ai l’impression qu’on doit bien « dépasser » 30 personnes qui attendent assis ou debout, et qui nous regardent passer d’un air curieux). Ca y est, on entre dans le saint des saints, le sanctuaire, le bureau du chef de la police de Kanpur !

Et bien, quelle surprise !

Monsieur a droit à un grand bureau, une télévision allumée (qu’il regarde), des petits drapeaux indiens un peu partout. Derrière lui trône un hommage à toutes les anciennes personnes à son poste, un peu partout sont affichées divers photos-montages de lui en compagnie de personnalités indiennes ou étrangères (si, sérieusement !).

1

C’est lui, là, dans son bureau.

Face au bureau sont placées 3 rangées de 8 chaises sur lesquelles sont assises des gens. Un tas de policiers sont postés dans le bureau et à la porte. On s’assoit et on attend encore cinq minutes que d’autres personnes assises sur les chaises se lèvent et viennent faire leur requête, le plus souvent en commençant par une petite courbette et en lui parlant avec déférence.

J’ai un fou rire. Ce type finalement sans grande importance et qui a tous les pouvoirs à Kanpur (qui reste quand même une des plus grandes villes de l’Inde, même si c’est aussi une des plus sales…) a l’air d’avoir compris comment mettre en place un joli petit culte de la personnalité… Nous sommes assez médusés. Les indiens, civils comme policiers, s’aplatissent devant lui minute après minute.

J’ai l’impression d’être dans un film.

Enfin, c’est à notre tour. Un policier appelle la première de notre groupe, c’est lui qui tournera les pages du dossier (parce que bien sûr, le grand chef est trop bien pour tourner les pages lui-même) et qui montrera au grand monsieur où il doit signer.

Celui-ci commence d’ailleurs son interrogatoire (avec la même attitude qu’un agent du NKVD interrogerait un dangereux rebelle à la solde des Etats-Unis…) :

– Ton nom ?

– […]

– Quelle pays ?

– France

– Quels cours à l’IIT ?

– Département EEM

– Le nom complet du cours.

– Environmental Engineering Management.

– Qu’est-ce que tu viens faire en Inde ?

– Bah je viens étudier…

(monsieur hausse le ton)

– Mais pourquoi ici ?

– Pour le niveau des cours, université très reconnue blablabla…

(monsieur hausse encore plus le ton, les officiers autour de lui s’aplatissent un peu plus)

– Oui mais tu as aussi de bonnes universités en France et en Europe ! Alors pourquoi ici ? Pourquoi l’Inde ?

(mé-du-sée, je vous ai dit. J’ai l’impression qu’il nous accuse d’être venus ici… C’est mal de venir étudier en Inde maintenant ?)

– Euh bah j’aime bien le pays…

– AAAAAH. Oui les français ils aiment beaucoup l’Inde.

Il a l’air satisfait, fait un petit rire (voilà, en fait il voulait juste qu’on lui envoie des fleurs…).

– Bon, ton travail est fait. Je vais signer ton dossier.

Nous sommes abasourdis. Ce document est obligatoire dans les 19 jours suivant l’entrée en Inde, dans les autres états il ne s’agit que d’une formalité (attente réglementaire indienne + 10 minutes de vérifications, questions et signature). Et là, il nous la fait dans le registre « dis donc, quelle fleur je vous fait là, d’accepter de signer ! Vous avez vraiment de la chance que je vous accorde ça hein ! ».

Nous avons eu droit à cet interrogatoire de « formalité » les uns après les autres, debout face à son bureau, dos à tous ceux qui attendant sur les chaises de passer après vous. Humiliant ? Nooooooon.

Bon.

Au moins c’est fait.

Nous repartons dans une autre salle où nous attendons encore bien 30 minutes. Pourquoi ? Allez savoir.

Entre temps, nous voyons « monsieur le directeur » sortir de son bureau, suivi précipitamment par un petit groupe de policiers. Les autres s’écartent avec déférence (on croirait Louis XIV qui traverse sa cour…). Il y a encore plus de  30 personnes qui attendent dans la salle d’attente mais non, monsieur a du décider qu’il en avait assez fait pour aujourd’hui.

Le type qui s’occupe de nous revient et nous dit qu’il y a encore des tampons à faire, ce n’est pas bien compliqué mais bon il faut attendre un peu. Et en plus il faut nous attribuer un numéro de dossier et du coup on n’aura pas nos preuves d’enregistrement avant demain.

Bon. Ok. J’attends avec impatience d’avoir le papier entre les mains. Je n’y croirai pas avant mais à priori, mon FRRO est fait ! 

Les questions qui dérangent.

Par défaut

Pendant que la France se déchire autour de notions aussi délicates que le communautarisme, le rascisme, la liberté d’expression ou la laïcité,

Pendant que l’Inde supprime la loi autorisant les homosexuels à s’afficher en public,

Pendant que des pays d’Afrique, comme l’Ouganda ou le Nigéria réduisent les droits des homosexuels,

Pendant que de nombreux conflits communautaires éclatent ou persistent au Moyen Orient ou en Afrique,

.

Je me retrouve souvent aux premières loges pour entendre et discuter avec des indiens de sujets sensibles. C’est dans ces cas-là que je me demande ce que je peux dire ou ne pas dire en public, ou je me demande si je suis sensée rechercher l’objectivité ou afficher clairement mes opinions.

Je prends le temps de réfléchir à la façon de rédiger tout ça. Il y a des articles qui ne paraîtront peut-être jamais, d’autres qui prendront du temps à venir mais qui paraîtront.

Toujours est-il que le contexte actuel ne se prête pas aux écrits à la légère…